COMMUNIQUÉ - Nouvelle Commission Von Der Leyen : l’hiver européen

Nous sommes entrés dans l’hiver européen.

La nouvelle composition de la Commission européenne annonce une ère de reculs écologiques et sociaux, où une Europe repliée sur elle-même risque de s'égarer face aux défis de l'Histoire tout en dégradant les conditions de vie des européennes et des européens.

Le centre de gravité de cette Commission s’est déplacé vers une droite de plus en plus dure. Ursula von Der Leyen veut clairement s'attirer les faveurs des droites extrêmes et des régimes illibéraux. Son second mandat s’annonce indéniablement plus conservateur que le précédent, et compromet toute velléité progressiste.

Pour la première fois de son histoire, l’Europe cède une vice-présidence à l’extrême-droite. L’Italien Raffaele Fitto, proche de la Première Ministre post-fasciste Giorgia Meloni, sera chargé de la Cohésion et des Réformes. La cohésion aux mains de ceux qui portent la division en étendard. Les réformes confiées à des nationalistes qui privilégient leurs intérêts propres au détriment de l’intérêt européen, et freineront tout effort de démocratisation et de dépassement de la règle de l’unanimité.

Avec seulement 11 femmes sur 27 commissaires, la progression paritaire des 20 dernières années est mise à mal. C'est un véritable recul, réduisant la représentation démocratique des européennes et des européens.

Cette Commission marque également un coup de frein brutal pour la transition écologique et la justice sociale. Les priorités de la Commission européenne résident bien plus dans l'orthodoxie budgétaire et la dérégulation que dans le progrès écologique et social. La disparition du poste de Commissaire aux affaires sociales et à l'emploi démontre le peu de cas fait aux conditions de vie, de logement ou de travail des citoyens et constitue également un revirement profond eut égard aux promesses électorales d'Ursula Von Der Leyen en juillet dernier proclamant l'élaboration de la toute première stratégie de lutte contre la pauvreté et un grand projet pour le logement.

Les intitulés des postes liés à la transition écologique dénotent du virage pris: l'enjeu n'est plus le respect des limites planétaires, mais la simplification des règles sociales et environnementales. Le Pacte vert cède au pacte brun.

Ce que révèle l'affaire Breton/Séjourné

Enfin, la voix de la France est affaiblie.

Emmanuel Macron a choisi de privilégier ses propres enjeux de politique intérieure, nommant Stéphane Séjourné pour des raisons de convenance politique plutôt que pour renforcer l'influence de la France en Europe. Une nouvelle fois, Emmanuel Macron utilise l’Europe comme terrain de manœuvre personnel, sans se soucier de la place de la France sur la scène européenne.

Le prétendu élargissement du périmètre des responsabilités de Monsieur Séjourné est une fable : il hérite en réalité d'une situation dégradée qui n’est qu’un retour de bâton de la dissolution.

Plus grave encore, la voix de la France s’est éteinte face à l'ascension des commissaires issus de l'extrême droite.

Nous venons de vivre un camouflet pour la France: Paris a capitulé en rase campagne.

Le risque est celui d'une France en recul dans une Europe en hibernation.

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