17 octobre 2024 : La lutte contre la pauvreté est un combat prioritaire

Aujourd'hui 17 octobre, journée mondiale du refus de la misère, c'est l'occasion de réaffirmer que la lutte contre la pauvreté est un combat prioritaire.

Pendant la campagne des élections européennes j'ai porté l'idée que la lutte contre la pauvreté devait être la boussole de l'union européenne.

J'ai également proposé un droit de veto social pour que chaque mesure ou chaque loi proposée soit bloquée si elle dégrade les conditions de vie des 10% d'européennes et d'européens les plus pauvres. Le combat continue.

Enfin, j'ai dénoncé la pauvrophobie d'Etat qui consiste à réduire sans cesse les droits des plus précaires (réforme de l'assurance chômage, menace de suppression de l'AME tout en les soumettant à un harcèlement administratif...)

Cette pauvrophobie, c'est le sujet retenu cette année pour la journée mondiale du refus de la misère : la lutte contre la maltraitance institutionnelle. Les personnes en situation de pauvreté voient continuellement remis en cause leurs droits les plus élémentaires.

Je participe à Dakar à la rencontre organisée sur ce thème par ATD Quart Monde. C'est un moment fort de mise en réseau d'expériences de témoignages et de luttes. La misère n'a pas de frontières.

Face à celles et ceux qui opposent solidarité internationale et lutte contre la précarité, il faut inlassablement répondre que notre combat est un combat pour la dignité de chacune et chacun.

A Dakar, nous abordons tout particulièrement la question des personnes n'ayant pas pu être enregistré. "Je suis né, j'existe, ajoutez-moi sur la liste". Dans le monde, près de 165 millions d'enfants ne sont aujourd'hui inscrit sur aucun registre. Comme s'ils étaient privés d'existence, non reconnus aux yeux du monde. Ce fléau touche d'abord l'Afrique et l'Asie du Sud-Est, mais l'Europe aussi est touchée.

Au sein de l'Union européenne, celles et ceux qui arrivent sur nos côtes, mais aussi un grand nombre d'enfants Roms et voyageurs, ou nés en Guyane ou à Mayotte, n'ont pas le droit à des papiers. Il a fallu attendre 2017 pour que le livret de circulation des gens du voyage soient enfin abolis, et la ségrégation menace dans un nombre trop important d'états membres. En outre-mer, les communautés autochtones ou les descendants d'esclaves sont toujours privés de titres de propriété sur les biens qu'ils habitent depuis pourtant des décennies, voire des siècles. Et l'Europe compte encore, selon les estimations, 600 000 apatrides.

Au moment ou en France on débat sur le budget je veux dire deux choses: les plus pauvres ne doivent pas être les victimes des coupes budgétaires prévues. C'est pourtant ce qui est programmé, alors même que dans son discours de politique générale, Michel Barnier prétendait que la lutte contre la pauvreté était une question capitale.

Le deuxième point est le suivant : combattre la pauvreté est une nécessité politique et morale absolue. Mais c'est aussi un impératif budgétaire comme vient de le démonter le collectif Alerte.

Le coût de la pauvreté et de la maltraitance des plus précaires constitue le point aveugle des politiques libérales qui sacrifient les droits élémentaires. Au lieu de critiquer "le pognon de dingue" des dispositifs sociaux, interrogeons les couts sanitaires, économiques et sociaux occasionnés par les inégalités et la pauvreté. Résorber la pauvreté, c'est à la fois une politique de justice sociale et une meilleure gestion des fonds publics.

Alors ne perdons plus une minute de plus : ce n'est pas les pauvres qu'il faut combattre, c'est la misère que nous devons éradiquer.

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